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🌿 Racines – Chronique d'une force au naturel - Stéphanie, tout ce qu’elle est

  • Photo du rédacteur: Marie Marchetti
    Marie Marchetti
  • 26 avr.
  • 13 min de lecture

Ce que je veux partager ici, ce n’est pas une histoire de maladie. C’est une histoire de vie.

Stéphanie, ce n’est pas juste un combat. C’est un caractère, un cœur, une tornade.

C’est celle qui fait rire, qui bouscule, qui dit les choses cash.

Celle qui déborde d’énergie, qui aime fort, qui vit fort.

Elle a grandi entre une usine et un terrain vague, avec un ballon au pied et des cabanes dans les arbres. Elle n’a jamais fait les choses à moitié — ni dans le sport, ni dans l’amitié, ni dans la vie.

Peut-être que vous la connaissez, ou que vous l’avez connue, à travers son prochain défi du GR20. Mais Stéphanie, ce n’est pas seulement ce défi, ce n’est pas une maladie, ce n’est pas une étiquette. Ce qui la définit, c’est tout ce qu’elle est, tout ce qu’elle vibre.

Et si aujourd’hui je raconte son histoire, c’est parce qu’elle mérite qu’on la découvre pour ce qu’elle incarne : la vie, la vraie, avec son intensité, sa lumière, sa vérité.

Ce récit, c’est pour qu’on rencontre la Stéphanie que je connais. Celle qu’on n’oublie pas.

Dans sa force. Dans son humour. Dans ses racines.


Ton parcours
  • Peux-tu me raconter un peu ton parcours de vie, depuis l’enfance ?

Quel genre d’enfant et d’ado tu étais ? Quels souvenirs marquants gardes-tu de cette époque ?

  • Tu as toujours été très sportive, tu as même participé aux championnats de France : tu peux me parler de cette période, de ce que le sport représentait (ou représente encore) pour toi ?

  • Plus tard, tu as été pompier volontaire et ambulancière : qu’est-ce que ces expériences t’ont apporté dans ta vision de la vie, des gens, du quotidien ?

  • Comment as-tu vécu l’annonce de ton cancer en 2020, puis la récidive ? Qu’est-ce qui t’a permis de rester debout, de continuer d’avancer ?

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Une enfance entre terrain de foot et terrain d'usine

Franchement, mon enfance… c'était quelque chose. Une vraie aventure. Ma mère, encore hier, elle me disait qu'on était des pestes. Bon, peut-être un peu quand même. On était tout le temps dehors. A faire des cabanes dans les arbres, puis souvent à l’usine aussi, et la Lande.

Avec Corinne Bazin, la fille d’un adjudant-chef de la gendarmerie, on faisait pas mal de bêtises.


La gendarmerie était juste en face de chez nous, à côté de la mairie. Les gendarmes vivaient dans le quartier, on les connaissait tous.

Et puis nous, dans notre coin, il y avait tout un petit monde. Save Marcelli, Madame Ristori, Madame Massei, ma marraine Marika, François, la maman de Félicia, Madame Gravani… une vraie famille. J’ai grandi dans ce quartier-là. On était une bande de gamins, surtout des garçons. Moi, j’avais Laurine, mon amie d’enfance, mais elle n’était pas trop sport. Aujourd’hui, elle fait du sport tous les jours ! Comme quoi…


Moi, par contre, c’était le foot, le foot, et encore le foot. J’étais la première fille à jouer dans l’équipe des garçons à Ponte Leccia. À 5 ans, j’étais déjà sur le terrain avec monsieur Delfour, mon entraîneur, mon idole. Je faisais mes devoirs à la va-vite pour filer au stade. Mon père me cherchait tous les soirs : "Mais elle est où, Stéphanie ?"

On jouait au foot, on faisait du vélo autour du pâté de maisons, on allait à l’usine dès qu’on avait l’interdiction d’y aller. La piscine, les grands hangars… et surtout, il y avait cette maison de monsieur Ferrandi, juste à droite quand tu entrais dans l’usine. Pour moi, c’était un château. Il y avait des bergers allemands, des fleurs partout, un jardin magnifique. On n’avait pas le droit de s’en approcher, encore moins de passer la main dans les cyprès. Les chiens montaient la garde.


J’ai quitté le quartier de l’usine et on est venus à Ponte Novu en 1982. Là, c’était une autre vie. Mon père nous a appris à tout faire : le jardin, arroser, couper l’herbe avec la faux. On descendait à la cave, on prenait les petites faux, et on partait. Pas de débroussailleuse à l’époque !

Avec mon père, j’arpentais toutes les collines. Il partait à 5h à la chasse aux perdreaux. J’étais avec lui. Il m’avait fabriqué un fusil en bois.


Et Campoloro… tous les dimanches, en délégation. Ma mère préparait, et on descendait à la plage avec la famille Gatt. Carine et Nathalie ont appris à nager là avec Irène et Viviane.

Mais l’usine, je ne l’ai jamais vraiment quitté dans ma tête. Je remonte souvent. La maison est là, mais j’y suis jamais plus rentrée. Elle est juste à côté de chez madame Massei. L’escalier est encore là, gamine, j’avais l’impression que cet escalier était immense. Je me souviens d’une fois, j’étais tombée en vélo dedans.


Je me dis toujours : si un jour j’ai de l’argent, je rachète cette maison. Tous les souvenirs sont là. Même quand on était malades, ma mère disait : "Vous restez au lit." Mais nous, on montait sur la machine à laver, on ouvrait le vasistas de la salle de bain — qui donnait direct sur le terrain de foot — et on regardait le match en cachette.

Dès qu’on les voyait redescendre on fermait tout et on se remettait au lit !

Et puis il y a eu les accidents. J’en ai eu plein ! Un jour, ma sœur sort de la douche, elle éteint la lumière et prend une décharge. Moi, j’essaie avec un fil de fer… j’ai pris le jus moi aussi ! Et je me suis pris un volet en retour de ma mère. Une autre fois, j’étais tombée sur des briques — mon père m’avait interdit d’y aller, évidemment. J’étais couverte de sang, mais on ne disait rien. Viviane, mon infirmière improvisée, me soignait en cachette. Elle a ratée une vocation !


Un jour, je m’entraîne en survêt, comme toujours, avec Marie-France, la fille du gendarme. On fait du vélo, elle tombe sur moi. Rien de grave, je crois. Mais le soir, à l’entraînement, en enlevant mon survêt, je vois un trou, du sang… le frein du vélo m’était rentré dans la jambe ! Je cours chez Viviane. Elle me soigne avec de l’alcool à 90… l’horreur !

Je me battais aussi tout le temps avec ma sœur Irène. Je lui tirait les nattes, je cassait ses poupées… Elle, elle était soigneuse, elle gardait ses jouets bien rangés. Moi, c’était foot et rien d’autre. Pour ma communion, mon parrain m’avait offert un maillot du FC Nantes. Je suis sortie de table, j’ai enlevé mon aube et je suis allée jouer.

Une fois on allait ramasser les cerises, Irène monte sur l’échelle, je voulais absolument monter avant elle, elle ne m’a pas obéit et me dit « tu es la plus petite je monte avant toi », je la pousse, elle se casse le poignet…



Du terrain vague au championnat de France

Après le collège de Moltifao, on est allées à Corte. Pas de stade à Moltifao, juste un terrain en terre avec deux poteaux en bois. Et là, à Bastia, à l’UNSS, on débarque dans un COSEC immense. J était puissante au niveau des bras, ainsi que Vanina Ferrari et Fatima Bernous, elles me faisaient des passes, je tirais du milieu de terrain, et on gagnait des matchs comme ça !

On a même réussi a faire marqué un but a Laurine Anfriani !


Je me retrouve surclassée en équipe senior, alors que j avais 17-18 ans, au milieu de femmes qui ont 35-40 ans. Le jour je marque 10 buts, je me fais ma place.

Au lycée, on a eu Jean-Louis Abadie. Un super prof de sport. Il m’a dit : "Toi, tu vas faire du javelot." J’avais une grosse force de bras. Au début, c’était la galère : la technique, pas chassé, coude verrouillé… Mais j’ai bossé. On s’entraînait tous les jours. Pas de pause, pas de récré. Muscu, hand, athlé. On était à fond avec Fatima et Corinne.

En 85-86, je deviens championne de Corse en cadette avec 34 mètres. On n’avait rien. Pas de stade. Juste un terrain en terre, et fallait attendre que le berger enlève ses chèvres. Monsieur Obon, notre coach, m’a même acheté mes premières chaussures de javelot.

Je n'ai pas souvenir d'avoir manqué l'entraînement parce qu'il pleuvait ou qu'il ventait.

C'est-à-dire que lui, il est dans la voiture, il fait tourner la manivelle pour ouvrir la vitre. Il me parle, « les pieds, comme ça, voilà »

il remonte la vitre parce qu'il fait froid et moi, je suis dehors,  je m'entraîne.

Il pleut, je m'entraîne.

Il neige, je m'entraîne.


Je me retrouve au Championnat de France. Je regarde la feuille : avant-dernière. J’avais à peine 37 mètres. Finalement je finis 6e, avec 42 mètres. Les autres avaient leur propre matos, leur javelots perso. Moi, j’arrive les mains dans les poches.

L’athlétisme en solo et le hand en équipe, plus tard, en 2010, on a formé une équipe 100 % corse en National 2. Que des filles de chez nous. On arrivait sur le terrain avec nos chansons corses à fond dans les vestiaires. C’était notre identité.

Aujourd’hui, tout a changé. Les clubs paient des filles du continent pour jouer. Mais à l’époque, c’était nous, les Corses. C’était vrai. C’était fort. Et ce qu’on a vécu, j’aimerais que tous les jeunes puissent le vivre au moins une fois.


Et si tu me disais aujourd’hui : "Tu veux revenir en 85 ?" Je signe direct. Donne-moi un papier, je reviens. C’était des années folles.


Études, métro, bastons : Marseille à la dure

Après le lycée et les équipes, on a continué avec les clubs. On a joué longtemps à Corte, puis on est descendus à Bastia, ensuite Ajaccio. J’ai connu toute la Corse grâce au sport. J’ai des amis partout. Et c’est vrai que, même s’il y avait des frictions au début entre certaines, avec le temps on se retrouvait, on se tombait dans les bras. C’était ça, la force de ces années.


Quand j’ai fait mes études sur le continent, j’ai joué au Celtic de Beaumont, à Marseille. Dans les quartiers chauds. C’était dans les années 90.

Puis j’ai passé le concours pour entrer à l’UFR STAPS à Marseille, à Luminy. À l’époque, il fallait passer un vrai concours, pas juste s’inscrire. On était 400 candidats, et ils prenaient 51 filles, 51 garçons. J’ai passé le français, les maths, puis les épreuves de sport. J’ai pris athlé, forcément, et handball. Sauf qu’au hand, je me retrouve avec des filles de l’équipe de France. La panique ! Moi, j’ai peur du ballon en tant que gardienne, mais j’ai réussi à esquiver ce poste. J’ai passé la piscine, même si je n’étais pas à l’aise. Résultat : 34e. Sélectionnée.


Mais Luminy, c’était autre chose. Tu quittes tout : la famille, les amis. Tu débarques seule à Marseille. Heureusement, la promo était géniale, le même état d’esprit. J’ai rencontré Odile, qui n’avait pas de chambre. Je l’ai accueillie, et on est devenues proches. J’ai aussi rencontré Muriel, une danseuse incroyable, nulle en sport collectif. Du coup, je l’aidais au hand, et elle m’apprenait la danse. Imagine-moi en cours de danse et de gym… la cata !

Marseille, c’était dur. Tous les trajets à pied, en métro, en bus, pour aller m’entraîner à Aix.

La première fois que je suis arrivée à Marseille pour monter dans le métro.

Je ne sais pas trop ce que c’est. Je regarde un peu les pancartes, évidemment, finalement je vais dans le sens inverse. Le sens de l'orientation, c'est une catastrophe.


Je me levais à 5h. J’avais mon poing américain dans la poche d’un côté, et la bombe lacrymo de l’autre. Les tarés, il y en avait partout. Gare Saint-Charles, racket par un gars avec ses livrets de prière. D’autres fois, carrément des fous qui rentrent dans la voiture, avec Odile, un gars monte dans sa 2CV comme si de rien n’était. Il nous ordonne de le déposer quelque part. On l’a fait, mais on n’a jamais oublié.

Et puis, une nuit, les douches collectives à la résidence... je me fais suivre par un mec. Il essaie de bloquer la porte de ma chambre avec son pied. Là, je sais pas ce qui m’a pris, je lui ai dit : "Enlève ton pied ou je te coupe en deux." Il a reculé. Depuis, Saint-Charles, je l’appelle la jungle. Je colle toujours mon dos à une vitre, j’observe. C’est resté en moi.


Je pense que c’est là que je me suis endurcie.


À la deuxième année de STAPS, je me blesse. J’affronte une ceinture noire de judo, je glisse à cause de mes chaussettes sur le tatami. Je bloque mal, et je me déchire les ligaments. Retour en Corse. Je suis opérée. Et là, je ne suis jamais repartie.

Alors, j’ai passé le concours d’éducateur sportif premier degrés. Réussi.

Les filles du hand, c’est une bande à part. Je les aime toutes.


Mais j’étais aussi la teigne.

Un tournoi à Calvi, une nana touche une de mes joueuses. Je lui dis : « Tu la retouches, je t’arrache la carotide avec les dents. » L’équipe adverse ne voulait plus jouer contre nous.

Et puis les soirées… Montpellier, 110 shooters à 7. J’étais une loque. Elles ont tout filmé. Ma mère n’a jamais su.


Les pompiers : famille de feu et réalité crue

Avant ça, j’étais détachée à la mairie de Ponte Leccia, chez les pompiers. C’était une autre époque. On achetait nos chaussures, nos vêtements, notre matos. On gagnait rien, mais on était passionnés. Vingt ans chez les pompiers, dans un petit centre à quatre couchages. C’était une famille.

Ensuite, j’ai passé le concours pro à Marseille avec Jean-François, le frère de Vanina, et d’autres.

Je réussis les épreuves sportives. Mais là, je vois une fille passer l’écrit alors qu’elle a flanché en sport. Incompréhensible. En discutant, elle m’avoue qu’elle est destinée à un poste dans les bureaux. Là, je réalise que ce système est tordu partout, pas qu’en Corse. Les "poulains", les passe-droits... on entendait des gradés dire "lui, c’est mon poulain" à haute voix !


Puis je m’inscris aux concours des ambulances à Ajaccio, que je réussi également.

J’ai bossé comme ambulancière d’abord à Bastia, puis à Ponte Leccia grâce à Cathy Cognetti qui avait une place.

Chez les pompiers, j’aimais les incendies, les manœuvres. Mais les accidents… c’était dur. Parce qu’on connaissait souvent les victimes. Un jour, je nous revoit, on mangeait des pâtes à la bolognaise avec Vero et Francesca, on rigolait, je disais : "C’est bientôt mon anniv, je m’achète une moto." Une minute plus tard, le bip sonne : accident route de Castirla. Un motard sans casque, sorti du bar. On arrive. Il est mort. Tête fracassée. Plus de visage. Et là, finalement, je me dis : Je m’achèterai jamais de moto.


On a vu de tout. Des touristes en short, en tongs, qui tombent à moto. Brûlés, écorchés. Des accidents de voiture, des suicides.

Ma première intervention, c’était un type coincé sous une pelleteuse. Il avait sauté juste à temps. On a eu du bol. Mais tout ça… ça marque.

Je crois que c’est aujourd’hui qu’on a la chance d’avoir des suivis psy. Parce que ce qu’on voit… J’en ai parlé avec Hyacinthe Vanni.  Il me disait : « Il y a beaucoup de pompiers qui arrêtent. Ils voient trop d’horreurs. » Et il a raison. Certaines interventions, j’en ai fais des cauchemars pendant des années.


Je pense que ce genre de truc, ça m’a formée. Pas dans le sens où je suis devenue insensible, non. Mais si je vois quelqu’un qui a un accident, je m’arrête, je n’ai aucune appréhension. En revanche, si c’est mon neveu qui saigne parce qu’il s’est fait un petit trou… alors là, c’est pas pareil.

Je me rappelle un jour chez ma mère. On mange, Laurent est petit. Il s’amuse, il tourne autour de la table. Ma mère, à l’époque, avait une table en bois avec des coins très pointus. Et bam, il tape dedans. Je me retourne, je vois le sang qui coule. J’ai sauté de ma chaise, j’ai ouvert la fenêtre et je suis passée direct par là. Ma sœur me dit : « T’es folle, pourquoi tu sors par la fenêtre ? » Parce que c’est comme ça, c’était instinctif. Quand ça touche les tiens, tu ne réfléchis plus, tu sais plus rien faire.


Et puis un jour, je tombe sur ce gosse, à Borgo. Deux frères en mobilette se font faucher par un quad. On voit l’accident en direct. Ils sont éjectés. J’arrive, l’un des deux est au sol,  je lui parle, je le couvre avec une couverture de survie. Il me dit : « Madame, je fais du sport, du kickboxing… vous croyez que je pourrai en refaire ? » Et à côté de lui, son téléphone sonne. C’est sa mère. J’ai dit qu’on attendrait un peu. Une infirmière est arrivée, puis le Samu. Moi, je suis restée je lui tenais sa tête, je ne l’ai jamais lâché.

Je me souviens de la sensation quand ils lui ont remis le fémur en place. J’ai failli tourner de l’œil. Mais tu tiens. Parce que si t’as des gens qui paniquent autour, tu paniques toi aussi.

On sait ce qu’on doit faire un peu comme si on était formaté.


J’étais pas passionnée de radio comme Francesca, mais je faisais ce que j’avais à faire : porter les tuyaux, monter les sacs, redescendre. Ce métier m’a forgé un caractère.

Mais en 2018, il y a eu cet accident de rugby. C’est lui qui a tout arrêté. Pourtant, même si je n’avais pas eu ça, je crois que je n’aurais pas continué longtemps dans les ambulances. J avais la boule au ventre en partant en intervention. C’était devenu insupportable. Ce n’était pas la douleur physique, c’était l’usure mentale.

Tu vois trop de choses. Tu finis par ne plus supporter la gériatrie, par exemple. À l’hôpital, je disais à Jean-Luc : « Mets-la toi-même sur le brancard. » Moi, je ne pouvais plus.


J’ai emmené beaucoup de personnes en soin, des personnes à qui on s’attache, qu’on voit dépérir avec le temps, puis partir… C’est très dur psychologiquement.


Le diagnostic : lucidité, rapidité et mental d’acier

Je suis dans la salle d’attente, je descends mon neveu qui s’est blessé pour une radio.

Et je les connais bien en bas, avec tout ce que je me suis cassée, j en profite pour parlé avec quelqu’un : « Faudrait que je passe une écho, j’ai comme une aiguille qui me pique là. »

On en profite parce qu’il n’y a personne, c’est pendant le covid. Il me regarde. Et sa tête change.

Il m’envoie passer une écho en urgence. Le lendemain. J’y vais. Et là, dans la salle, une femme me donne un papier : « Le médecin va vous recevoir. »  je me dis « c’est la merde ». Je ne suis pas inquiète, mais je le sais. Et dans la voiture, j’ai ma sœur, qui pleure. Je lui dis : « Arrête. »


On descend le 1er avril pour une ponction. Le 4 mai, j’étais sur la table d’opération. Rapide.

Ils commencent par une ablation. Le médecin me tient la main sur la table d’opération : « Je vais vous raconter une histoire de montagne. » Puis, black-out.

Je me réveille à 22h. Je ne sonne pas. Je me débrouille seule. Le matin, je me lève, je fais ma toilette. Et le médecin vient me voir : « Je vous ai opéré avec le docteur. Vous avez des pectoraux plus gros que les miens, un muscle pectoral comme ça je n’ai jamais vu chez une femme. » Il rigolait, il en était jaloux.


Une semaine après, j’avais cicatrisé, j’étais au Melu, en train de faire des photos.

Parce qu’en vrai, rien ne m’a inquiétée. Je sais que maintenant, ça s’est étendu aux os. Il n’y a pas de traitement. Mais je continue. Je marque tout. Parce que si tu me croises dans la rue, tu ne peux pas savoir. L'énergie tu dois pas la mettre là-dedans « mon Dieu j'ai ça ? Pourquoi moi ? » je préfère ça sur moi que sur mes soeurs ou que se soit mes amis

Quand ça s'est mis sur les os ça pue, je sais que ça pue, mais j’ai des objectifs.


Mes deux soeurs adorées, Fati, Laurine, Pascale, Vanina, Corinne, Nathalie, les filles du hand et les anciennes du rugby, mes binômes et amies pompiers de ponte leccia Francesca, Vero et Isa… Mes âmes sœurs. Mes amis d’enfance c’est un noyau dur. Elles sont là depuis toujours.

Avec l’éducation que j’ai eu de mes parents et avec mes soeurs, la vie est plus facile.


Racines – Chronique d'une force au naturel - Stéphanie, tout ce qu’elle est

A suivre...

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