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L’Île-Rousse : une ville née d’un rêve

  • Photo du rédacteur: Marie Marchetti
    Marie Marchetti
  • 7 avr.
  • 2 min de lecture

Au nord-ouest de la Corse, entre mer turquoise et montagnes dentelées, L’Île-Rousse s’étire paisiblement le long de sa baie lumineuse. Cité balnéaire, ville de marché, lieu de vie vibrant été comme hiver… Peu de gens savent pourtant que L’Île-Rousse est l’une des rares villes de Corse créée de toutes pièces, par la volonté d’un homme : Pasquale Paoli.



Une ville née de la volonté d’un peuple



Nous sommes en 1758. À cette époque, Calvi est sous contrôle génois, tout comme Bastia. Les ports du nord de l’île, lieux clés pour les échanges, échappent au pouvoir de la jeune nation corse que Paoli est en train de construire.


Il a alors une idée audacieuse : fonder un nouveau port, indépendant, sécurisé, ouvert vers la Méditerranée et l’Europe. Il choisit ce petit bout de côte sauvage, fait de rochers rouges (ces fameuses îles rousses qui donneront leur nom au lieu), et imagine une ville moderne, tournée vers le commerce, mais aussi symbole de liberté.


L’Île-Rousse naît ainsi, dans un contexte de lutte pour l’autonomie, comme un acte politique et stratégique. Elle devient un point de passage obligé pour les produits agricoles, les échanges avec la Provence et l’Italie, et un pied-de-nez au pouvoir génois encore présent dans la région.



Une identité à part entière



Contrairement à beaucoup de villes corses bâties en hauteur, pour se protéger des invasions, L’Île-Rousse est une ville de plaine et de bord de mer. Avec ses rues droites, sa grande place centrale (la célèbre Place Paoli, bordée de platanes centenaires), et une vie tournée vers l’extérieur.


Là où Calvi s’affiche fièrement depuis sa citadelle génoise, L’Île-Rousse est plus accueillante, accessible, vivante, plus populaire, plus ancrée dans le quotidien, sans pour autant renier son histoire.


Aujourd’hui encore, c’est une ville où l’on vit toute l’année. Le marché couvert résonne de voix locales, les cafés s’animent le matin, les ruelles ombragées restent fraîches même en plein été. Il y a là une forme de douceur urbaine, unique en Corse.



Un héritage toujours présent



On marche sur les traces de Paoli, littéralement : sa statue trône sur la place, son nom est partout, et son rêve continue de vivre à travers la ville qu’il a fondée.


Au coucher du soleil, lorsque la lumière rase les pavés et que les îlots rouges s’embrasent au large, on comprend pourquoi Paoli a choisi ce lieu. Il n’a pas seulement créé une ville ; il a façonné un symbole, une fenêtre ouverte sur le monde, fidèle à sa vision d’une Corse éclairée et souveraine.

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